Pierre MORPHYRE
Une vie consacrée au cyclisme
par Gérard Guilloury
d'après un courrier de Pierre Morphyre adressé au VCVP le 19 Avril 2005
Bordeaux-Paris est gravé à tout jamais dans la mémoire du monde cycliste. La carrière de Pierre MORPHYRE ne peut qu'y être associée notamment pour le record de ses participations…. Pas moins de 35 dont 2 victorieuses ! Et cela entre 50 et 70 km/h en roulant devant un coureur ! …
Certes, il a réalisé cette prouesse sur un vélo muni d'un moteur appelé « Derny » ou « Burdin » Encore faut-il avoir une très bonne condition physique - car il faut aussi pédaler… - et une excellente science du vélo. Autant de qualités qui font la différence pour le coureur qui est en partie à l'abri derrière l'engin.
Avant d'aborder cette brillante carrière d'entraîneur sur engin motorisé , rappelons qu'il a été coureur amateur puis « indépendant » de 1935 à 1952. Alors lorsque Monsieur MORPHYRE nous parle de vélo … il sait de quoi il parle !
Entraîneur de 1939 à 1996, il cite avec enthousiasme tous "ses lieux" d'exploits. Car les victoires du coureur sont aussi un peu les siennes. Elles dépendent du talent de l'artiste qui « le tire ». Pierre nous cite le Critérium des As à Longchamp, Montreuil, Le Havre, Caen, Lyon, Orléans, Pau, Montpellier…Puis à l'étranger avec Bâle, Genève, Berlin pour ne citer que ces villes.
La liste des vélodromes, dont bon nombre ont hélas disparus aujourd'hui, sur lesquels il a couru serait trop longue à énumérer ici mais quelques noms de pistes rendront un peu nostalgiques les plus « anciens » d'entre nous…Le Vel d'Hiv, Le Parc des Princes, Buffalo, Vaugirard sans oublier notre vieille « Cipale ». Pierre nous cite de même, La Rochelle, Brest, St Brieuc, Nantes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Grenoble.
Les « six jours » sont accrochés à son palmarès avec Grenoble, Le POPB, Bordeaux, sans oublier l'étranger avec les 6 jours de Berlin, Dortmund, Stuttgart, Munich.
Laissons la parole à Pierre lorsqu'il évoque ces curieux engins qui ont été toute sa vie : « J'ai entraîné sur les principaux engins, c'est-à-dire le Derny, la Moto Yamaha 125, les grosses motos commerciales mais surtout le Burdin qui correspondait le plus aux côtes du Derny, c'est-à-dire le vélo » puis un peu plus loin, « Ce mode d'entraînement offrait des courses spectaculaires et surtout très rapides, jusqu'à 70 km/h de moyenne sur de beaux vélodromes. Ces petits cyclomoteurs permettaient aussi aux coureurs de se préparer plus rapidement aux accélérations du cœur et procuraient une meilleure endurance en course »
Nous n'apercevons plus Pierre à la Cipale depuis l'an passé car il vit désormais dans le sud de la France, mais il se souvient avoir entraîné certains d'entre nous au VCVP : « Je pense vous avoir transmis un peu de mon expérience et vous avoir satisfait ».
Bien sûr qu'au VCVP nous étions satisfaits ! Quel honneur pour nous « les petits » d'être dans le sillage de Monsieur MORPHYRE ! Pensez donc, Pierre (vous permettez que nous vous appelions Pierre?) vous qui avez entraîné « les plus grands » : Coppi, Bartali, Magni, Koblet, Van Steenbergen, Proost Zoetelmeck, Rentmester, Poblet, Knetemann, Rossi, Bobet, Anquetil, Poulidor, Stablinski, Rivière, Riotte, Nedellec, Duclos-Lassalle, La famille Danguillaume – Camille, Jean-Louis, Jean-Pierre) Thevenet, Vallet, Darrigade, Bellanger, Pingeon, Doyle. Tous ces coureurs qui étaient dans nos rêves de gosses !
La liste est longue, mais nous nous devions de n'oublier personne pour rester fidèle à votre écrit et pour vous rendre un modeste hommage tout au long de cette page .
Merci Monsieur MORPHYRE.